Depuis dix mois, tous, nous faisons face, d’une façon ou d’ une autre, aux incidences des mesures imposées pour contenir le Covid-19. Notre patience est mise à rude épreuve.

Que nous soyons affectés gravement (pertes financières, d’emploi, ou atteinte à notre santé), ou plus modérément en ayant nos libertés rognées par les interdictions de fréquenter les lieux culturels et sportifs, les restaurants ou encore par les entraves aux voyages, à une moment ou à un autre, nous sommes confrontés aux limites de notre patience.

Impatience vs patience

Nos projets privés et professionnels se sont trouvés encore et encore repoussés, remis en cause, annulés, abandonnés ou remodelés et repensés.

Chacun réagit à sa façon : colère, rébellion, doutes, angoisse, peurs. Ou, au contraire, déni, acceptation, renoncement. D’autres enfin repensent leur vie, se relancent, décuplent leur créativité et foncent dans de nouveaux projets.

Il y a longtemps déjà, j’avais lu sans vraiment le comprendre et l’intégrer, que l’impatience nous coupe de la source, du divin en nous. Cela prend tout son sens aujourd’hui. La patience ouvre en nous un espace toujours disponible. Cela est vrai quand bien même les circonstances semblent nous contredire. C’est d’ailleurs tout l’inverse de l’impatience. Cette dernière nous conduit sur un chemin de souffrances lorsque nous ne dépassons pas nos peurs, notre victimisation, nos colères.

La patience offre un temps d’arrêt fécond
– penser à ce que nous avons toujours rêvé de réaliser, imaginer les actions à concrétiser pour y parvenir;
– plus simplement s’attaquer à des choses que nous avions toujours repoussées (recoudre un bouton, se remettre à manger sainement, ranger sa cave).

Créatifs et ingénieux


Aussi, sans obligation d’y adhérer, la patience nous relie à l’acceptation de ce qui est. Elle témoigne de notre estime et de notre confiance en nous et en la vie. En ce sens, la patience se situe sur le pôle opposé de la victimisation. Elle est une sorte d’attente sereine et créative. Avec la patience surgissent aussi les bonnes questions.
« Puisque je suis dans l’incapacité momentanée de faire avancer ce projet auquel je tenais tant, qu’est-ce que cette situation m’invite à accomplir, à être, pour demeurer fidèle à mes valeurs et les servir intelligemment ? »

La patience n’est donc pas, comme on serait tenté de le supposer, une invitation à l’inaction. Elle est comme un cours d’eau bloqué par un gros rocher. Elle nous enjoint naturellement de suivre différemment le cours de notre vie, en étant ingénieux, intuitifs et créatifs. Aller plus en profondeur et en conscience vers notre être authentique et avancer vers les rêves que nous souffle notre coeur.